Séminaires de Filippo Ronconi – outils fondamentaux d’analyse manuscriptologique. Eléments de paléographie grecque et Photius : dernier acte
Séminaire outils fondamentaux d’analyse manuscriptologique. Eléments de paléographie grecque
Filippo Ronconi, maître de conférences à l’EHESS
Lundi de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 10 novembre 2014 au 16 février 2015
Dans la première partie du cours, nous nous concentrerons sur les fondements épistémologiques des disciplines relatives à l’étude du livre manuscrit en tant qu’objet historique (paléographie, codicologie et manuscriptologie). Par la suite, nous exposerons la méthode que nous avons appelée « stratigraphie manuscriptologique ». Enfin, nous proposerons des exemples de manuscrits réalisés dans des époques très proches de la composition des ouvrages qu’ils contiennent, montrant comment la « stratigraphie manuscriptologique » permet parfois d’éclairer la genèse et/ou la première circulation des textes concernés. Une partie de chaque séance sera consacrée à la lecture partagée de reproductions de manuscrits grecs de différentes époques (IVe av. J.-C.–XVe ap. J.-C.).
Lundi 26 janvier 2015 : Margherita Losacco (Université de Padoue), « Photius et sa production littéraire »
Photius : dernier acte
Filippo Ronconi, maître de conférences à l’EHESS
Lundi de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 23 février 2015 au 8 juin 2015
Cette année nous conclurons un cycle triennal consacré à Photius de Constantinople. Il y a deux ans, après avoir analysé certains aspects de la vie du patriarche (aspects que nous avons jugés problématiques et pour lesquels nous avons proposé des reconstructions différentes de celles reçues), nous nous sommes concentrés sur les manuscrits les plus anciens de ses épîtres (conservé à la Bodleian Library d’Oxford) et de sa Bibliothèque (conservé à la Biblioteca Marciana de Venise). A l’étude in situ de ces livres, menée suivant la méthode stratigraphique, nous avons juxtaposé, l’année dernière, la lecture systématique de certaines parties des ouvrages qu’ils contiennent (les lettres et la Bibliothèque justement), parvenant à démontrer que le Marcianus, qui remonte au IXe s., est issu du milieu de Photius et constitue la première mise en forme de la Bibliothèque. Cela nous a permis entre autres de proposer, pour cet ouvrage, une nouvelle datation, que nous avons pu confirmer grâce à la lecture de certains passages des actes du concile anti-photien de 869-870. Cette année nous nous concentrerons sur deux autres ouvrages du patriarche, les Amphilochia et la Mystagogia, dont nous conservons des manuscrits très anciens, l’un desquels (le codex Vaticanus de la Mystagogia) remonte lui aussi au IXe s. L’analyse autoptique à laquelle nous sommes en train de soumettre ce codex démontre qu’il a été réalisé dans le même milieu duMarcianus. Nous conduirons des études semblables sur les manuscrits des Amphilochia. Encore une fois, l’approche stratigraphique, menée en parallèle avec la lecture partielle des deux ouvrages, permettra d’éclairer, d’un côté, les dynamiques de constitution des manuscrits et, de l’autre, les phases et les modalités de conception des ouvrages concernés. Les résultats de notre enquête triennale nous permettrons de tracer un cadre organique des activités intellectuelles d’un des milieux constantinopolitains les plus actifs du IXe s.
