Pour une histoire transconfessionnelle des missions d’évangélisation XVe-XXIe siècles : l’ouverture d’un chantier

Journée d’études – Paris, le 15 juin 2018

Groupe d’histoire des missions d’évangélisation modernes, CéSor, Mondes américains

EHESS (Salle Alphonse Dupront) – 10, rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris

“Death of Father Sebastian Rale of the Society of Jesus. Killed by the English and Mohawks at Norridgewock, Aug. 23, 1724”, frontispice, Eugene Vertromile, Indian Good Book (New York, 1856): représentation de la mort du Jésuite Rasle sur la frontière entre la Nouvelle-Angleterre et la Nouvelle-France durant la guerre anglo-wabanaki. By Thomas W. Strong, lithograph publisher, 98 Nassau Street, New York [Public domain], via Wikimedia Commons

Le Groupe d’histoire des missions d’évangélisation modernes s’engage dans le projet d’une histoire transconfessionnelle des missions d’évangélisation. Ce chantier novateur s’est longtemps heurté à des obstacles de taille :

– géographiques, car les missions d’évangélisation concernent massivement l’Amérique et l’Asie à l’époque moderne, et l’Afrique et l’Océanie à partir du XIXe siècle. Une telle histoire mobilise des champs de compétences très différents, en particulier du point de vue de l’articulation, qui a toujours été essentielle pour ce Groupe, entre une approche européenne du phénomène et une approche par les terrains, mobilisant des savoirs historiographiques et ethnographiques attachés à chacun de ses territoires;

– confessionnels, car les missions modernes sont dominées par l’Église catholique et les missions contemporaines par les Églises protestantes, sans exclusive des premières évidemment, mais chacune de ses périodes implique aussi une culture religieuse (institutionnelle et théologique) très différente ;

– linguistiques, car les missions modernes sont dominées par les historiographies espagnole, française et italienne, et les missions contemporaines par les historiographies allemande et néerlandaise.

Malgré ces difficultés, ce chantier s’impose, d’une part parce qu’un grand nombre de territoires juxtapose, voire conjugue et articule dans le détail ces différentes dynamiques, et d’autre part parce qu’une histoire comparative a progressivement fait apercevoir l’ampleur de ses possibilités, pour répondre à des questionnements largement transversaux : sur les techniques de l’évangélisation, sur le rapport aux cultures locales, sur les politiques linguistiques, sur le rapport aux métropoles (États et Églises), etc.

9h30 – Accueil

10h00 Pierre Antoine Fabre, « Les jésuites et les Réformes »

10h30 Charlotte de Castelnau-L’Estoile (Université Paris Diderot), Aliocha Maldavsky (Université Paris Nanterre, Mondes américains), « Religion et sociétés nouvelles américaines »

11h00 pause

11h15 Margherita Trento (Université de Chicago), « Missionnaires catholiques et luthériens en Inde du Sud au début du XVIIIe siècle : langue tamoule, orthodoxie chrétienne et “droit d’évangélisation” »

11h45-12h30 Discussion

12h30-14h00 Déjeuner

14h00 Roberto Di Stefano (Universidad nacional de La Pampa-Conicet), « Clergés, parlementaires et hommes d’affaires : conceptions et financement des missions dans l’Argentine du XIXe siècle »

14h30  Tangi Villerbu (Université de La Rochelle-CRHIA), « Établir un ordre catholique en milieu protestant : Mgr Flaget au-delà des Appalaches, années 1810-1820 »

15h00 Elise Capredon (Mondes américains), « Les campagnes d’évangélisation perpétuellement inachevées des missions transculturelles en Amazonie : une analyse du paradoxe missionnaire à partir d’un cas contemporain (XXe-XXIe siècle)

15h30-16h30 Discussion