Michel de Certeau et la littérature
Sous la direction de
Jean-Christophe Abramovici
et Christian Jouhaud
Les Dossiers du Grihl, 2018, n°2, Paris, Centre de Recherches Historiques, 392 p.
La littérature dans l’œuvre de Michel de Certeau, c’est un peu comme le bocage où l’arbre est partout et la forêt nulle part. Les mots du littéraire foisonnent (littérature, roman, fiction, poétique, etc.), qu’il s’agisse de mystique, de psychanalyse, des cultures contemporaines, de l’écriture de l’histoire. Mais ces mots que désignent-ils exactement, de quoi sont-ils les noms ou les opérateurs ? Quel « pratiquant » de la « littérature » révèlent-ils ? Et quel écrivain ?
Les vingt communications issues du colloque « Michel de Certeau et la littérature » publiées dans ce volume apportent des réponses à ces questions. Elles le font en visant trois objectifs : dresser un état des lieux du littéraire certalien ; décrire et comprendre pourquoi et comment Certeau historien a constamment envisagé l’historiographie la plus rigoureuse comme « fiction » et comme « littérature » ; saisir comment la problématique des actes de lecture débouche sur une éthique et une politique de la présence et de l’absence. Elles le font aussi en tentant de prendre la mesure des potentialités théoriques du recours à la littérature chez Certeau. Celui-ci écrit que « la littérature est le discours théorique des procès historiques » et que le roman « est le rapport que la théorie entretient avec l’apparition événementielle de ses limites ».