Le Voyage d’Occident de Nicandre de Corcyre

Édition française Anacharsis, 2002
Préface, introduction, traduction du grec : Paolo Odorico
Notes et commentaires historiques : Joël Schnapp
Postface : Yves Hersant

Édition grecque (avec le texte médiéval) AΓΡΑ, 2021
Traduction de l’édition française : Smaragda Tsochantaridou

         

Au milieu du XVIe siècle, un modeste copiste grec de Venise, Nicandre de Corcyre, entreprend un étrange voyage à rebours. À l’époque où ses contemporains se rendent en Orient ou s’embarquent pour le Nouveau Monde, il chemine, lui, à travers l’Italie, l’Allemagne et les Flandres, l’Angleterre et la France.
Humaniste pétri de culture classique, c’est avec les mots de Strabon et de Jules César qu’il livre à notre jugement une Europe de la Renaissance dépouillée de toute familiarité. Fleuves, villes et peuples, dotés de noms archaïques, appartiennent à des pays devenus exotiques où est en train de naître la Réforme, où se fabrique la cervoise et où l’on embrasse les femmes sur la bouche.
Mais la relation des aventures matrimoniales d’Henri VIII, la rencontre avec François Ier, les figures aperçues d’Érasme ou de Luther, masquent mal les sentiments d’un exilé, et le voyage du grec Nicandre se fait initiatique. Au spectacle d’une Europe déchirée par des guerres cruelles et sans fin, c’est la Méditerranée qui lui revient en mémoire, et la façon dont Soliman le Magnifique et le roi pirate Barberousse se sont rassasiés du pillage de sa patrie, Corfou.
Le Voyage devient alors le récit d’une exploration mélancolique en terre lointaine où la capacité à parler de l’autre est une nécessité vitale pour parvenir à soi.
L’une des multiples façons de dire l’altérité qu’éclaire Yves Hersant qui, dans sa postface, Les lunettes de Nicandre, se livre à un remarquable travail d’opticien du regard littéraire.

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