Deux monastères du Mont Liban Mãr Challita & Mãr Sha’yã

Histoire et architecture

Sabine Mohasseb Saliba, Joseph Rustom, Ray Jabre Mouawad et Raffi Gergian
Lévon Nordiguian (dir.)

À la faveur de la grande migration qui a conduit les chrétiens, et notamment les maronites, du nord vers le centre puis le sud de la montagne libanaise, ainsi que sur le sillage de la réforme catholique des Églises orientales, entre le XVIe et le XIXe siècle, le Mont-Liban connaît un grand essor de la vie monastique dans sa partie centrale. Ce livre aborde, dans une approche à la fois historique et architecturale, l’étude de deux monastères, l’un maronite, Mãr Challita Moqbès au Kesrouan et l’autre de tradition grecque, Mãr Sha’yã de Broumana dans le Metn. Sabine Mohasseb Saliba et Ray Jabre Mouawad retracent l’histoire de ces couvents, tandis que Joseph Rustom et Raffi Gergian, tous deux architectes, les soumettent à la méthode d’analyse archéologique. L’ouvrage est complété par une contribution de Patricia Antaki Masson sur le cadran solaire de Mãr Sha’yã qui est parmi les plus beaux de l’époque ottomane au Liban.
On découvre à travers ces études deux exemples types de vie monastique du Mont-Liban. D’une part Mãr Challita, fondé en 1628, illustre la permanence d’une institution monastique très ancienne, celle des monastères doubles généralement fondés par une famille, qui abritaient à la fois des moines et des moniales. D’autre part Mãr Sha’yã de Broummana, monastère grec-orthodoxe au départ, passé en 1723 à l’ordre grec-catholique des Basiliens chouérites, nouvellement fondé au monastère de Mãr Youhanna Choueir. À partir de l’année 1829, à la suite de la scission de cet ordre religieux en deux branches, il relèvera de l’ordre des Basiliens alépins.
L’analyse architecturale, pour sa part, tente de dégager les principales étapes de l’évolution des bâtiments à l’époque ottomane. Partant de débuts modestes, les monastères finissent par s’organiser autour d’un espace rectangulaire, même quand ils sont dédoublés entre moines et moniales comme à Mãr Challita.

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