Théologie politique et sciences sociales

Autour d’Erik Peterson

Sous la direction de Philippe Büttgen & Alain Rauwel

Erik Peterson est un inconnu célèbre : quiconque s’intéresse à la philosophie politique a croisé son nom, dans les œuvres de Carl Schmitt ou de Giorgio Agamben. Rares sont en revanche ceux qui l’ont lu, alors qu’il jouissait d’une notoriété européenne il y a un demi-siècle. Il est vrai qu’il peut sembler d’un autre âge, tant le lieu d’où il parle, la théologie, est démonétisé dans le champ intellectuel de la modernité avancée, particulièrement dans sa configuration française. Mais les questions qu’il soulève, celle des critères de véridiction, celle du faire communauté, celle des rapports entre image du divin et gouvernement des hommes, sont plus brûlantes que jamais. Dans l’entreprise d’archéologie du politique qui mobilise la pensée contemporaine, sa contribution, qui met en lumière l’importance fondatrice du premier christianisme et la matrice ecclésiale de nos conceptions du vivre ensemble, est d’une grande portée. Elle invite aussi à poser à nouveaux frais une question difficile, sans doute, mais que les sciences humaines ne peuvent esquiver : que faire de la rationalité théologique dans notre aspiration à un discours rationnel du social ?

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