Rencontre – Le réel / ses images. L’histoire / le poème

Mercredi 20 mars 2024 de 14h à 18h15

Présentation

 Le projet de cette rencontre, proposée par Pierre Antoine Fabre (CéSor) et Christian Jouhaud (GRIHL), est né d’un travail sur L’écharpe rouge d’Yves Bonnefoy qui a débouché sur un essai en forme de dialogue publié aux éditions William Blake and Co, dirigées par Jean-Paul Michel (Ne pas finir. Dialogue de deux historiens à propos de L’écharpe rouge d’Yves Bonnefoy). Nous avons installé au cœur de notre réflexion la problématique de l’image, si importante dans la pensée et l’œuvre de Bonnefoy, et très spécifiquement dans cette œuvre ultime, appelée par le souvenir d’une image « primitive », « originaire », pour tout dire « radicale ».

Jean-Paul Michel qui fut l’éditeur de textes importants de Bonnefoy, et proche de lui à plusieurs égards, a publié en 2014 un petit manifeste intitulé Introduire un peu d’art dans nos sentiments. Il s’y demande – comme dans un autre écrit récent Autant de voies espérées possibles d’une sortie de la stupeur – quelles voies peuvent être aujourd’hui celles d’un poème qui « tenterait de répondre au fait de ce qui est ». Tâche dont l’exigence nourrit un vertige puisque : « si haut que l’on tente de remonter, dans la conscience qu’il peut nous être donné de prendre de ce que nous sommes, on ne parvient jamais qu’à quelques images. Ces images en soutiennent d’autres. Si près de notre présent que l’on puisse croire se porter, au retour, ces images, les plus anciennes au premier chef, se tiennent en silence sous tous nos gestes ».Que sont ces « images » ? À la racine de quel agir se tiennent-elles dont elles révèleraient la radicalité ? Quels rapports entretiennent-elles avec les images de l’art, ou avec les images qui, dans la psychanalyse, n’ont cessé de combattre avec le langage ? Que peut dire aujourd’hui le poème de ce combat ? Comment s’y joue le rapport des historiens, dont nous sommes, avec les images qui hantent le passé et qui font qu’il ne passe pas ? Comment saisir dans le présent de la lecture, ou/et dans la tentative d’une compréhension historique de la « littérature », ce que serait une écriture radicale ?

Programme

Séance introduite et animée par Odile Bombarde

14 h15-15h15 :

  • Pierre-Antoine Fabre, « … »tant on en aurait la force » : de l’image aux images, d’Yves Bonnefoy à Jean-Paul Michel »
  • Christian Jouhaud, « Une épigraphe, une citation : le poème en fragments et la radicalité poétique »
  • Dinah Ribard, « Banalité et radicalité en poésie »

15h15-16h00 : Réponses de Armelle Cloarec et Tiphaine Samoyault

16h00-16h15 : Pause

16h15-17h15 : Jean-Paul Michel, « Notre devoir est de ne rabattre jamais le réel sur seulement du tenable »

17h15-18h15 : Discussion générale

Lieu

EHESS (Salle BS1_28, sous-sol)
54, boiulevard Raspail
75006 Paris

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