Nos Débats – CéSor GSRL LEM

4 juin 2024 – 16:30 – 18:00

Lieu(x)

  • Campus Condorcet – Bâtiment Nord Salle 4.001

Nos trois centres de recherche CéSor, LEM et GSRL présents sur le Campus Condorcet (bâtiment nord) s’unissent pour organiser des discussions autour d’ouvrages ou de films. Cette séance du 4 juin sera discutée par Elsa grugeon, anthropologue, chercheuse associée au Césor et à l’Ifpo, à propos des ouvrages suivants :

Waiting For The Revolution To End

Syrian displacement, time and subjectivity

Charlotte Al-Khalili

Waiting for the Revolution to End explores the Syrian revolution through the experiences of citizens in exile. Based on more than three years of embedded fieldwork with Syrians displaced in the border city of Gaziantep (southern Turkey), the book places the Syrian revolution and its tragic aftermath under ethnographic scrutiny. It charts the evolution from peaceful uprising (2011) to armed confrontation (2012), descent into fully fledged conflict (2013) and finally to proxy war (2015), to propose an understanding of revolution beyond success and failure. While the Assad regime remains in place, the Syrian revolution (al-thawra) still holds a transformational power that can be located on intimate and world-making scales. Charlotte Al-Khalili traces the unintended and unexpected consequences of revolution to reveal the reshaping of Syrian life-worlds and exiles’ evolving theorizations, experiences and imaginations of al-thawra. She describes the in-between spatio-temporal realm inhabited by Syrians displaced to Turkey as they await the revolution’s outcomes, and maps the revolution’s multidimensional and multi-scalar effects on their everyday life. By following the chronology of events inside Syria and Syrians’ geography of displacement, the book makes the relation between revolution and displacement its centerpiece, both as an ethnographic object and an analytical device.

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 et

LA RÉVOLUTION ET LE DJIHAD
SYRIE, FRANCE, BELGIQUE

Montassir Sakhi

Après le soulèvement de la population syrienne contre la dictature de Bachar al-Assad en 2011, sa répression sanglante a conduit nombre de révolutionnaires à s’engager dans la lutte armée. L’intervention de groupes se réclamant de l’islam politique et les ingérences étrangères ont ensuite rendu le conflit singulièrement opaque. Jusqu’à l’émergence en 2014 de l’État islamique, qui a fait de la religion le noyau d’une politique de la terreur. Ce qui a conduit une petite minorité dévoyée des jeunes Européens ayant rejoint la révolution à perpétrer, en France et en Belgique, de terribles attentats-suicides en 2015 et 2016.
Pour tenter d’éclairer ces enchaînements tragiques, les interprétations idéologiques centrées sur la  » radicalisation  » de l’islam politique ont trop souvent prévalu. D’où l’importance de ce livre, qui s’appuie à l’inverse sur les témoignages des acteurs –; révolutionnaires syriens et  » migrants du djihad  » –; recueillis par l’auteur entre 2015 et 2023 au Moyen-Orient et en Europe. On y découvrira comment des gens ordinaires ont vécu leurs engagements, marqués par le dépassement des organisations partisanes et le rapprochement improbable entre islamistes et gauches. Ces témoignages mettent en récit le sens de leurs actions, de la mobilisation pacifique initiale à la guerre révolutionnaire. Ils éclairent le rôle du symbolisme religieux dans la révolution syrienne et dans les motivations des quelque 2 500 jeunes Français et Belges issus de l’immigration postcoloniale, nouveaux  » internationalistes  » l’ayant rejointe à la faveur des printemps arabes. Au total, un regard sans équivalent sur la confrontation singulière, dans la lutte contre la dictature, de deux forces utopiques antagoniques, celle positive de soutien à la cause révolutionnaire, et celle négative animant le fascisme d’un État théocratique.

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