Séminaires Genèse de la sociologie de Durkheim/Qu’est-ce qu’une littérature catholique ?

Ceux deux séminaires sont en partie doubles : « Genèse de la sociologie de Durkheim »/ »Qu’est-ce qu’une littérature catholique? » (ancien GSSR) cette année.

La première séance aura lieu ce jeudi 26 novembre.

Matthieu Béra ouvrira le séminaire de 11h à 13h sur le programme de l’année.

Nous recevrons ensuite Hervé Serry de 15h à 17h pour parler du statut de l’écrivain catholique au tournant du XXe siècle.

Vous trouverez ci-dessous les liens des deux séances:

GSSR 11h-13h

https://u-bordeaux-fr.zoom.us/j/81555285719?pwd=cUZTUzMwTjRXa2dmcDI2L05iR1FnUT09

QLC 15h-17h

https://u-bordeaux-fr.zoom.us/j/85274271932?pwd=ZVl6OCtudmttZFpJNzNveDFYMlcwZz09

Le séminaire nécessite une inscription EHESS sur listsem:

https://listsem.ehess.fr/requests/new

Pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté l’inscription ne peut se faire qu’au titre de la deuxième partie de programme « Qu’est-ce qu’une « littérature catholique » ? »

Programmes

Genèse de la sociologie religieuse de Durkheim : autour de la « révélation » de 1895

Le séminaire se fera en distanciel, sur zoom (ID à préciser), aux dates indiquées, sur le créneau des jeudi 11-13h. Il est en lien avec le séminaire d’Alexandra Delattre (qu’est-ce qu’une « littérature catholique ? ») qui a lieu les mêmes jours (et un peu plus) de 15 à 17h (ID Zoom à préciser également).

Séance 1 (jeudi 26 novembre)

Bilan de l’année précédente, programme de l’année

Point d’étape sur le séminaire qui fut coupé dans son bel élan en décembre 2019 (grèves des transports, puis confinement général), n’ayant pu livrer que 4 séances sur 8. Programme de l’année à venir, avec 8 séances et 5 intervenants.

Séance 2 (jeudi 17 décembre)

L’héritage des débats allemands sur les fondements de la peine dans la pensée de Durkheim

Intervenant : Jean-Louis Halperin, professeur d’histoire du droit à l’ENS, auteur (entre autres) d’une Histoire du droit privé français depuis 1804, 2012.

En partant de référence à Jhering et Jellinek dans l’article paru dans la Revue
philosophique
de 1887, il s’agit de savoir ce que Durkheim a emprunté à
ces deux auteurs et plus largement aux grands débats allemands sur les
fondements de la peine de Kant à Nietzsche, en passant par Hegel et les
pénalistes des facultés de droit.

Séance 3 (jeudi 14 janvier)

Crime et religion

Intervenant : Matthieu Béra, MCF (HDR) de sociologie à l’Université de Bordeaux, IRDAP, membre associé au Césor-EHESS, auteur (entre autres) de Durkheim à Bordeaux (Confluences, 2014) et Les Formes élémentaires de la vie religieuse, cent ans après. Durkheim et la religion (codirection avec N.Sembel, Garnier 2019).

On présentera le cours inédit de sociologie criminelle de Durkheim (1892/93), en passe d’être édité chez Flammarion, en insistant sur les occurrences concernant la religion. On se situe alors deux ans avant la révélation de 1894, au moment où Durkheim soutient sa thèse (mars 93).

Séance 4 (jeudi 21 janvier)

La religion dans la culture philosophique au programme des lycées autour de 1880

Intervenant : Jean-Louis Fabiani, Dr d’études à l’EHESS, Dr du Centre des sciences religieuses de l’Université européenne de Vienne, auteur (entre autres) des Philosophes de la république (Minuit, 1988).

Séance 5 (jeudi 4 mars)

Premières lectures de Durkheim à l’ENS et première objectivation du religieux

Intervenant : Giovanni Paoletti, Professeur de philosophie à l’Université de Pise (Italie), auteur (entre autre) de Durkheim et la philosophie (Garnier, 2012).

Séance 6 (jeudi 11 mars)

Psychologie et psychologie des religions autour de 1890

Intervenant : Thibaud Trochu, MCF de philosophie à l’Université de Lille, membre du centre Koyré, auteur de James, pour une autre histoire de la psychologie (CNRS Edition, 2018)

Séance 7 (jeudi 20 mai)

« La justice est pleine de charité »: du culte de la personne chez Wilhelm Wundt, Émile Durkheim et Gaston Richard

Intervenante : Cécile Rol enseigne à l’université Martin Luther de Halle (Allemagne), auteur (entre autres) avec Christian Papilloud de Moral – Recht – Nation: Die Soziologie der Solidarität Gaston Richards (1860-1945) (septembre 2019).

Séance 8 (jeudi 27 mai)

Bilan annuel et jalons pour la suite…


« Qu’est-ce qu’une « littérature catholique » ? »

(1850-1940)

En 1884, Huysmans écrivait que la littérature française « se divisait en deux groupes : l’un comprenait la littérature ordinaire, profane ; l’autre la littérature catholique, une littérature spéciale, à peu près inconnue, divulguée pourtant par de séculaires et d’immenses maisons de librairie ». Une trentaine d’années après la condamnation de Lamennais, bientôt quarante après celle du romantisme catholique, Huysmans fait le constat d’une bifurcation dans l’histoire de la littérature française qui déboucherait sur une division du champ littéraire. C’est cette division que nous aimerions examiner. Est-elle réelle ? Si oui, se soumet-elle à une définition ? Si non, qu’est-ce qui autorise Huysmans à énoncer cette réalité ? En quoi le moment historique lui permet-il de proposer cette partition ? À l’évidence, la rhétorique de la division à l’époque des lois Ferry nous parle de la déchristianisation progressive de la société française, l’expulsion des congrégations comme l’affaire Dreyfus consacrant l’idée d’une bataille entre « deux France » : l’une catholique et l’autre laïque. Mais est-ce à dire que le couple littérature profane/littérature catholique entérine symboliquement une évolution de la société française ?

Née avec Chateaubriand et le Génie du christianisme, la notion entre dans la bataille idéologique du combat pour la liberté d’enseignement pendant la Restauration. Avec la loi Falloux (1850), l’idée de former un corpus d’œuvres chrétiennes à proposer aux écoles catholiques nouvellement ré-ouvertes prendra corps. C’est de cette borne chronologique dont nous nous proposons de partir. Nous distinguerons franchement la littérature catholique de la notion d’art sacré qui connaît une évolution spécifique dans le siècle, culminant dans la théorisation au XXe siècle d’un art sacré laïque ou majoritairement non catholique. Si la littérature catholique est partie prenante dans ce processus, elle s’en distingue par la revendication d’une « identité religieuse » vers cette même époque. Une des grandes problématiques consistera à essayer de penser la place des écrivains laïques dans une  culture « para-ecclésiale » encore d’actualité et qui les utilise à plein ; la littérature jouant un rôle majeur, et souvent malgré elle, dans la naissance des intégrismes catholiques.

 

  1. 26 novembre. Le statut du producteur. Naissance de l’intellectuel catholique. (Hervé Serry)
  2. 17 décembre. Le magistère. Catholicisme et culture médiatique. (Jean-Baptiste Amadieu)
  3. 14 janvier. Questions de genres (2). Les pratiques de lecture des femmes dans la France du XIXe siècle. (Isabelle Matamoros)
  4. .28 janvier. Actualité critique. La Haine des clercs. (Sarah Al-Matary)
  5. 11 février. Littérature et société (1).  La littérature selon Louis de Bonald (Flavien Bertran de Balenda).
  6. 4 mars. Littérature et construction de l’identité nationale (1)
    Maurice Barrès. Catholicisme et discours identitaire. (Alexandra Delattre/ discutant Jessica Desclaux)
  7. 11 mars. Littérature et société (2). Huysmans. Politique et Religion. (Jean-Marie Seillan)
  8. 8 avril. Littérature et construction de l’identité nationale (2). Le cas Péguy. (Alexandre de Vitry)
  9. 6 mai. La littérature d’inspiration catholique et ses catégories. (Frédéric Gugelot)
  10. 20 mai. Conclusion Générale (Alexandra Delattre).
  11. 10 juin (journée d’étude). La littérature spirituelle en diachronie.

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